« Nous disons Non à la Crise. Nous voulons la paix. Il faut stopper la catastrophe, car nos enfants meurent sous nos yeux » voilà les propos scandés ce mardi 6 Août 2019 à la salle de fête d’Akwa par les acteurs politiques et militants de droits de l’homme. C’était à la faveur de la conférence de presse donnée à l’initiative du « Chasseur de Lion », Jean Jacques Ekindi, président du MP, le Mouvement Progressiste. Une rencontre qui a connu la participation du Cardinal Christian TUMI et des autres chefs religieux et traditionnels de la ville de Douala. Le thème conducteur de cette rencontre était ‘’Le Cameroun en crise : la crise anglophone ».
Pendant plusieurs heures, les
représentants de partis politiques et élites traditionnelles du Wouri ont
croisé leurs voix, pour un appel plus
retentissant en faveur de la paix et la fin de la crise dans les régions
anglophones. Une crise qui paralyse le fonctionnement normal des institutions
et déstabilise le pays depuis bientôt 3 ans.
Pourquoi la Paix reste introuvable au Cameroun. Paix où es-tu à Bamenda et Buéa ?
La paix est devenue une denrée rare,
dans ces différentes régions anglophones asséchées par le bruit des balles. Les
réalités, même les plus insoupçonnées de
cette grave crise aux conséquences multiformes, ont été racontées à suffisance,
par les politiques, organisations de la société civile, hommes d’affaires et
chefs d’entreprise présents à ce rendez-vous de la paix et de l’unité. Il a été
martelé que des hommes, femmes et
enfants tombent au quotidien sous le coup des balles dans le Nord Ouest et le
Sud Ouest. ‘’Les femmes et filles sont violées, les villages brûlés, les emplois
dévastés, les écoles fermées, les droits de l’homme violés, les soupçonnés « Ambazoniens »
tués sans aucune forme de procès par les éléments des forces de l’ordre’’.
Nous sommes la solution de cette crise. Il est temps d’agir pour éviter une éventuelle guerre civile.
De concert, les participants à cette
conférence ont retenu qu’il est temps d’agir, de passer de la phase des grandes
propositions pour poser des actions efficaces et concertées, face à
l’insécurité généralisée dans le NOSO. « Nous avons marre que des camerounais
prennent les armes contre des camerounais. On se rapproche de plus en plus dune
guerre civile, devant le silence du Gouvernement » a dit le Mouvement Progressiste
à cette conférence de rassemblement et de dialogue.
Le président Paul Biya doit parler,
il doit sortir de son silence et organiser une rencontre inclusive pendant la
quelle toutes les sensibilités sociales vont largement exprimer leurs
propositions. Mais il faudra résoudre le problème depuis la racine ; a dit
Son éminence le cardinal Tumi. Après vingt mois d’affrontements, ayant déjà
fait plus de 2 000 morts, 530 000 déplacés internes et des dizaines de milliers
de réfugiés, le pouvoir de Yaoundé et groupes armés qui opèrent dans les zones
en crise doivent se parler, pour mettre un terme à 3 ans de crise
sociopolitique transformée en conflit armé, fin 2017. C’est encore possible.